• L'oisiveté est mère de tous les vices... Jamais cet adage n'aura été aussi vrai dans ma vie.

    Jusqu'à récemment, je consacrais beaucoup de mon temps à D.. Bien souvent, mes soirées se résumaient à ses appels ou à sa présence. Et puis, il a eu ce vide, son silence délibéré.

    Je me suis retrouvée brusquement avec beaucoup de temps devant moi. Alors, pour le tuer, le temps, je suis allée traîner sur le chat d'un site que je fréquente régulièrement. Mais, j'avais oublié que le temps ça se tue pas !

    Au début, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé des «amis virtuels», papoter, rigoler... De purs moments de délice... et puis, j'ai croisé à nouveau la route de cet homme que j'appellerais ici... Le Monstre, brrrr ! (J'ai des frissons d'horreur rien qu'à y penser !)

    Il était heureux de me revoir. Comme par le passé il m'appela tout de suite Ma Princesse. J'aimais sa façon de me parler avec de belles phrases enrubannées et respectueuses. Ah ! L'apparence ! A ce moment là, je ne voulais pas  voir qui était derrière ce masque.  Par le passé nous avions plutôt échangé par message ou sur le chat, j'avais refusé son adresse e-mail. Par pressentiment ?  

    Et puis, là je le revoyais... j'aurais dû porter plus d'attention à ce léger malaise que j'ai ressenti à ce moment précis de nos retrouvailles... Mais non, je me suis laissée encenser comme si brusquement ses paroles étaient remplies d'étoiles d'or. Nous nous retrouvions tous les soirs sur le chat. Lui avec ses belles paroles, ses mots choisis, ses phrases sublimes supplantait tous les autres hommes présents. Pourtant, j'aimais retrouver mes autres ami(e)s virtuel(le)s et blaguer aussi avec ceux que je ne connaissais pas, sans arrière pensée.  Mais Monsieur Le Monstre (brrr !) ne le voyait pas de cet œil là. Systématiquement c'était le drame : la scène de jalousie, les reproches, les comment-osé-je-lui-faire-ça-à-lui-? Les je-te-porte-toute-mon-attention-et-c'est-ainsi-que-je-suis-remercié-! Les patati et patata... D'autres fois, il me reprochait de discuter trop longtemps avec tel ou tel homme alors que lui, Monsieur Le Monstre (brrr !), était présent ! Un jour, suspicieux, il a même été interroger un homme en chat privé pour lui demander si lui-même n'était pas en chat privé avec moi !!!  Son attitude m'agaçait et quand je lui en faisait la remarque il me répétais invariablement : « c'est bien la preuve que tu comptes pour moi » ou bien : « c'est bien la preuve que je commence à avoir de véritable sentiment pour toi » alors, je lui faisais remarquer que la jalousie n'a jamais été une preuve d'amour pour moi. Je le trouvais manipulateur avec ses airs de victimes, avec sa manière de vouloir s'imposer à moi, avec ses airs de garçon parfait qui ne veut que le bonheur de l'Autre, de moi, LOL !

    Je n'ai pas compris ma petite voix qui me disait : « STOP !!! »...   et je n'ai pas non plus écouté les moqueries de deux autres amis virtuels que la situation rendait hilares... Je riais avec eux, au grand dam de Monsieur Le Monstre (brrr !) d'ailleurs, je riais de ma posture  désagréable que je trouvais grotesque.

    Pourtant, je continuais à dialoguer avec lui. Je lui donnais enfin mon adresse MSN. J'étais touchée brusquement d'amnésie profonde, je ne me souvenais plus de mes réticences passées... nous nous sommes alors retrouvés sur MSN avec des dialogues bien plus constructifs puisqu'il n'avait plus de motifs pour exprimer sa jalousie et sa possessivité. Il devenait un homme charmant. Enfin... je veux dire qu'il se voulait être un homme charmant. Et moi, je me laissais entraîner sans trop me poser de questions.  On se rapprochait. Et c'est tout naturellement que notre relation virtuelle pris une connotation plus sensuelle dans laquelle le fantasme avait la première place... Notre relation était dans le pur virtuel. De lui, je ne connaissais que la couleur bleue indigo de sa moto. J'ignorais à quoi il ressemblait et réciproquement.  Puis, on échangea nos photos. Il n'était pas du tout mon style d'homme, mais je me suis dit : bon, je ne vais pas avoir la bassesse d'esprit de ne m'intéresser qu'au physique.

    Si je l'avais fait, si j'avais pris le temps d'écouter ma petite voix, d'entendre mes réticences je n'aurais pas eu à vivre la suite............... 

     


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  • J'aurais préféré que D. ne me rappelle pas. Ou au moins, qu'il me donne le temps de faire le premier pas vers lui.
    Il a rompu ce silence qu'il avait instauré lui-même, m'expliquant d'une voix penaude qu'en ce moment, il a du mal à gérer ses colères, il ne sait comment gérer cette émotion qui est liée en fait à sa vie professionnelle... Il est conscient de ne pas savoir faire la part des choses, de manquer de patience.... Cette colère, le rend excessif dans ses ressentis, dans ses mots, dans ses actes... et ce, avec tout le monde et en toute circonstance...
    Il m'a demandé pourquoi ne l'avais-je pas rappelé, moi. Il s'est inquiété de savoir si je l'aurais fait, si j'en avais au moins eu l'intention.

    Je l'écoutais. Et à travers ses mots, son attitude je ME voyais.
    C'est un peu comme si nous étions dans un jeu de rôle grandeur nature et le but était qu'il m'imita dans mes rapports avec les hommes afin que je puisse prendre conscience de ma faiblesse.

    Cette scène, banale, courante, représente celle où je ne sais plus très bien si c'est moi qui suis excessive dans mes attentes, dans mes désirs ou si c'est l'Autre qui ne se donne pas assez. Je ne sais plus trop bien si ce que je ressens est légitime ou si ce n'est que mes blessures passées qui font résurgence. Je ne sais plus très bien s'il me faille attendre ou partir... C'est cette scène si courante qui se rejoue à l'infini... Cette scène que je joue avec Nck de façon très claire mais aussi avec tous les autres hommes, même si parfois, les rôles sont bien plus subtils.

    Cette scène serait aussi celle où j'interroge l'autre pour savoir ce qu'il attend concrètement, ce qu'il désir au plus profond de lui pour lui, pour moi, pour nous. Mais l'Autre, ne comprend pas mes questions pressantes. Il me voit me débattre avec mes propres fantômes, avec mes propres démons. Il essaye de me rassurer. Il essaye d'attirer mon regard sur le monde bien plus vaste que mon nombril. Parce que, lui-même a peur et qu'il n'avait pas envisageait la relation sous cet angle. Il voit ma fébrilité émotionnelle. Il pense qu'il est l'auteur d'un tel émoi en moi. Il en est flatté et fier. En même temps, il en est effrayé, il devient méfiant... Pourtant, il se croit fort et irrésistible. Et moi, je me sens tout simplement incomprise.

    Cette scène est celle où je n'ose prendre une décision définitive. Si je pars, si je suis à l'écoute de mon insatisfaction j'ai le sentiment de fuir... fuir un hypothétique bonheur...
    par contre, si je reste, j'ai l'impression de redessiner un scénario si familier dans lequel je me contente de peu et surtout dans lequel le bonheur en est exclus...
    Alors, je reste là, hésitante. Je sonde l'Autre espérant y trouver des raisons radicales pour rester. Ou partir. Mais des raisons qui enlèvent tout doute...

    Cette scène est aussi celle où je ne sais plus que penser... je suis plongée dans mes sempiternelles questions. Parfois, malgré lui, je l'y entraîne, cet Autre. J'espère avoir des réponses claires et au fur et à mesure je suis engloutie dans une véritable nébuleuse... Et pour sortir de cette spirale, je ne vois qu'une issue : la rupture...

    Quand cessera cette répétition ?

    Je comprends la fragilité de D.. Et ses réactions. Il est un peu comme un miroir, mon miroir, qui me permet de réfléchir sur ma façon d'être en relation.

    Il est mon miroir. Celui que j'aurais aimé briser pour ne plus voir cette partie de moi-même...

    Mais briser un miroir, n'a jamais aidé personne à évoluer...

    Bien au contraire, on parle de 7 ans de malheur...

     


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  • Voilà une semaine que D. ne m'a pas appelé et que nous ne nous sommes pas vus. La dernière fois que nous nous sommes eu il me parlait encore de cette situation difficile qu'il vit en ce moment sur le plan professionnel. Je l'écoutais et je le plaignais sincèrement. Accusant ses supérieurs hiérarchique d'agir aussi injustement envers lui. Et puis, brusquement, sans transition, il me dit : "J'ai décidé d'arrêter pour nous, ça fait presque six mois entre nous... J'ai l'impression que tu te fous de moi... Après faut pas s'étonner lorsqu'il y a des hommes qui font souffrir les femmes...»

    Avant même que je n'eu le temps de réagir il avait raccroché. Il m'avait parlé sur un ton calme, un peu lasse mais déterminé. J'ai bien compris que sa décision était prise. J'aurai pu le rappeler, le supplier de nous donner une chance... Mais je n'en ai rien fait. Je ne m'explique pas pourquoi, je ne suis pas prête à faire évoluer la relation entre nous. Je ne peux que lui proposer exactement ce que je lui ai proposé jusqu'à maintenant, c'est-à-dire rien.

    Je sais qu'il attend de moi une explication logique et sensée. Alors qu'il n'y en a pas. Je ne peux même pas prendre pour prétexte qu'il ne me correspond pas vraiment, que nous n'avons pas les mêmes objectifs : je ne peux pas affirmer que lui n'est là que pour le sexe et que moi je recherche une véritable relation stable et équilibrée, je ne peux pas dire non plus que je suis amoureuse de Nck ; je ne peux rien évoquer de tout ceci car au fond de moi je sens que telles ne sont pas les véritables raisons.

    Je sais aussi que s'il est resté si longtemps à me faire la cours c'est que Monsieur n'aime pas perdre, il pensait que ses efforts auraient payés tôt ou tard. Mais jusqu'à la fin, il a été confronté à ma nonchalance, à mon indécision, à ma perversité.

    J'aurai pu le rappeler pour lui donner l'illusion que malgré ces eaux troubles dans lesquelles il a évolué ces derniers mois je mourrais d'envie réellement de faire l'amour avec lui et d'être en relation avec lui. Il aurait pu partir fier et avoir l'illusion d'avoir mené le jeu. Là, je sais qu'il doit bouillir de colère.

    Toutefois, je vais qu'en même l'appeler pour m'excuser. Pour qu'il comprenne bien qu'il n'a pas été fautif. Disons plutôt que sa responsabilité a été de ne pas avoir pris plus tôt la décision de partir et aussi de s'être imaginé qu'il arrivait en terrain conquis...

    J'avoue que depuis, je ressens un certain vide, une forme de manque. Mais pour être sincère, je ne sais pas si cet état est lié à mes éventuels sentiments amoureux pour lui ou au fait que j'avais pris l'habitude de sa présence dans ma vie...


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  • D. avance tel un funambule sur le fil de mes hésitations. Il aurait pu décider de tout arrêter, parfois il baisse les bras d'autres fois il est vindicatif, blessant, insolent dans ses propos... pour finalement toujours revenir la bouche en cœur.

    Si je pouvais déterminer clairement ce que pense ma tête, quel est le message de mon corps et ce que mon cœur me dicte, certainement, ma vie aurait été fort différente en ce moment. Mais je suis dans un véritable flou. La situation ne m'angoisse pas. Au contraire, j'avoue que j'en tire un certain plaisir.

    Quand nous nous sommes connus D. et moi je ne lui ai pas caché qu'il me plaisait. Il est donc arrivé un peu comme un conquérant, le torse bombé, le membre érigé, sûr de lui, certain que je ne saurai lui résister. C'est un homme qui est habitué à ce qu'on ne lui résiste pas... Moi-même, j'avoue que mon corps fond devant cet homme aux muscles si bien dessinés (même s'il a un peu de ventre - sourire), ses effleurements (caresses ?) ont le pouvoir de me remplir de frissons....
    Si j'écoutais mon corps il m'aurait dit : fonce ! Je donnerai tout l'or du monde pour connaître l'extase dans ses bras, sentir son corps de mâle dans l'ardeur d'une étreinte passionnée !

    Il me fait rire aux éclats, nous avons des points en commun : nous nous intéressons tous les deux au feng-shui, nous avons tous les deux une démarche spirituelle, nous aimons les balades dans la nature et nous ressourcer face à la mer. C'est un homme plaisant dans sa conversation et aussi cultivé, alors ma tête me dit : Oui, fonce vas-y je sais que je ne m'ennuyerais pas avec lui aussi longue que sera la route, il est suffisamment fin et intelligent pour retenir mon attention....

    Et mon cœur ? que revendique mon cœur ?
    Mon cœur est séduit par cet homme qui m'appelle tous les jours, par ses petites attentions qui me touchent. De plus, ce temps que nous prenons, au grand désespoir de D., permet à mon cœur d'être rassuré et de s'ouvrir doucement.... Sans le vouloir il se met à projeter un avenir radieux, qui serait sur le même rythme que ce présent.... Pourtant, mon cœur me dit de ne pas oublier qu'il est encore parfois effrayé par certaines des manières de D... Mon cœur me rappelle qu'il a souvent serré des fantômes pensant étreindre l'amour, qu'il est ressorti souvent meurtri et anéanti dans des relations qu'on appelle amoureuse.... Frileux, mon cœur et moi, restons assis devant le seuil n'osant faire ce pas de plus.... c'est alors qu'une voix m'interpelle : elle semble venir de mon cœur... Cette voix me dit que c'est mon Ego blessé qui est assis à côté de moi devant le seuil... Dans mon cœur n'existe que l'Amour. Et là où il y a de la peur l'amour ne peut s'épanouir....

    Mon âme me clame que les âmes sœurs existent. Pourtant, elle me précise que les âmes sœurs ne sont pas celles qu'on croit. Elle nous font évoluer mais pas nécessairement dans la douceur... En même temps, elle m'affirme que je pourrais grandir auprès de n'importe quelle autre âme l'essentiel est de comprendre la leçon dont l'autre n'est que messager. Mon âme me dit aussi que nous venons tous de la même Source et c'est un leurre de croire que mon Bonheur naîtrait dans le choix de telle ou telle âme. Ce genre de conviction n'est l'affaire que de l'Ego....

    Et mon Ego où en est-il ?
    Il a peur de souffrir à nouveau. Il me dit que nous sommes mieux tous les deux ainsi à snober tous les autres. Il me dit que l'amour n'existe pas et me demande combien de fois me faudra-t-il, tomber encore combien de fois, pour le comprendre ? Il me dit de ne pas faire confiance aux hommes de garder mon cœur fermé, anesthésié. Et surtout il me dit... J'ai même honte de l'avouer... il me dit regarde comment D. se met à genou devant toi, regarde comment il courbe l'échine ! N'est-ce pas une victoire, que dis-je une jouissance en soi de voir cet homme si convoité vivre au rythme des battements de tes cils ?! Regarde le ramper à tes pieds ! Il est un jouet entre tes mains, il est ton esclave, ton soumis... Lui si fort, si beau tu le domines de toute ta magnificence ! Et là, mon Ego éclate d'un lourd rire machiavélique...
    N'est-ce pas là le secret du Bonheur ? Conclut-il

     

    Je rougis.... Je détourne les yeux car de toutes ces voix qui résonnent en moi, celle que j'écoute en ce moment c'est celle...

     

     

     

    de mon Ego...




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  • J'aurai voulu éprouver de la tristesse, mieux éprouver de la colère contre Nck, contre la non-relation qui s'installe petit-à-petit, tout doucement entre nous. Mais non, je n'éprouve rien. Pas le plus petit pincement au cœur, pas la plus petite rage de vouloir sauver ce que je nomme dans le secret de mon cœur le "Grand Amour de ma vie". Non, rien, à part cette douce indifférence qui m'envahit face à cette situation.

    Je ne dis pas que je n'aime plus Nck. Mes sentiments pour lui restent toujours aussi forts. Simplement, sans le vouloir, sans me l'expliquer je me détache de lui.

    Est-ce de la résignation ? Du lâcher-prise ? Pour l'instant je ne sais pas exactement, je n'arrive pas à déterminer, à définir clairement...

    Je devrais m'en réjouir de ne pas passer par les affres de la souffrance... Mais ce n'est même pas le cas...

    Arg.... J'y comprends plus rien !

     


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